Publié dans Editorial

L'eldorado ! 

Publié le vendredi, 10 février 2023

Jean-Claude de l'Estrac dit lors d'une interview « Madagascar était l'eldorado de l'océan Indien ». Mauricien de nationalité, ancien ministre des Affaires étrangères et de l'Industrie et ex-secrétaire général de la Commission de l'océan Indien (COI), De l'Estrac est l'homme le mieux placé pour arriver à une telle déclaration. De par ses responsabilités et ses multiples facettes, il est censé savoir, jusque dans certains détails, les îles sœurs dont fait partie Madagasikara.

En effet, écrivain, journaliste, militant politique, entrepreneur et diplomate bref un « touche-à-tout »,  Jean-Claude de l'Estrac qui va avoir bientôt, ce mois de février, 75 ans, connait bien ce qu'il avance notamment en ce qui concerne « son » Océan et les îles composantes. En dépit de son échec au poste de Secrétaire Général de la Francophonie au profit de la rwandaise Louise Mushikiwabo, Jean-Claude de l'Estrac reste un observateur averti et analyste de référence pour tout ce qui concerne l'espace indiano-océan  plus précisément de la COI et ses membres. 

Dès lors que l'ancien SG de la COI rend témoignage que Madagasikara était l'eldorado de l'océan Indien, il n'a pas eu tort. Oui en effet, la Grande île le fut !

Malgré l'emprise destructive de la colonisation fortement teintée d'abus de toutes les couleurs, Madagasikara a su tirer l'épingle du jeu et a réussi à émerger du lot. Les premières années de la République ou la première décennie de l'indépendance fut des années fastes et cela dans presque tous les domaines.

Sur le plan économique, la Grande île se mesurait fièrement face aux autres pays francophones tels le Sénégal, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, etc. La performance en quantité et en quantité de nos produits agricoles et d'autres produits d'exportation entre autres vanille, girofle, cacao, café, banane, riz, coton, sisal, etc., n'a rien à envier des autres. Premier producteur mondial de vanille. Référence mondiale en chocolaterie grâce à son cacao de qualité. Grenier à riz de l'océan Indien même jusqu'aux marchés européens et américains. Gros producteur de la filière bovine. Autant de performance que nos enfants d'aujourd'hui ignorent. L'industrie bien qu'elle n'atteigne pas le niveau européen et américain, existe et produit pour les besoins locaux tels le savon, huile alimentaire, le sucre, etc. Le textile se développait au rythme à satisfaire les marchés locaux et internationaux. La SOTEMA de Majunga, la Cotonnière d'Antsirabe, Tapis « Mohair » d'Ampanihy, etc. Dans d'autres secteurs d'activité comme le transport, le pays brille. La Compagnie nationale Air Mad, l'un des fleurons de l'industrie nationale excelle en tout point de vue. Sur le plan culturel, enseignement supérieur notamment, entre 1960 et 1975, l'Université de Madagasikara fut un point de repère pour toute l'Afrique Francophone. On se bousculait au portillon ! Africains du Continent, Mauriciens, Comoriens, etc., rêvaient de faire leurs études supérieures à Ambohitsaina-Ankatso. Et la liste n'est pas exhaustive ! Madagasikara fut réellement l'eldorado de l'océan Indien. Mais voilà, la situation que l'on vit, dans le pays, en ce premier quart du XXIème siècle contraste malheureusement avec. Il semble que le pays a fait une chute dans le vide.

Question : pourquoi ? A l'époque, l'île Maurice était pauvre. Les Comores, loin derrière nous. Au jour d'aujourd'hui, on se trouve au plus bas de l'échelle. A chacun de nous d'y réfléchir ! 

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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